Archives d’un auteur

La fête des mères en EHPAD

« Le goûter de la fête des mères et pères était joyeux et ce fut un bon moment. M. C. et Mme T. ont lu les réflexions et textes écrits en ateliers d’écriture, M. G. le pianiste a accompagné les lectures en musique. Merci pour votre travail de groupe réussi. »

Régine animatrice, 24 mai 2014

 

Cultivez-vous !

Des mots au kilo….
 
« - Bonjour Monsieur. Je voudrais 1,7 kg de culture générale s’il vous plaît!
- Pas de problème Madame, j’ai ce qu’il vous faut. »
 
Pas si absurde que cela puisque les PUF (Presses Universitaires de France) viennent d’éditer un pavé de 1700 pages de réponses aux questions que vous vous posez (ou auxquelles vous n’avez jamais songé…).
C’est un couple d’intellectuels à la ville comme dans la réflexion qui ont produit ce travail commun: un gros et lourd ouvrage à dévorer ou à picorer, que vous laisserez dans votre salon ou dans… vos toilettes, pour le plus grand bonheur de vos neurones.
 

1 kg de culture générale

PUF  29 € par Florence Braunstein et Jean-François Pépin

 
 

Ecrire (expression libre)

ECRIRE c’est…

Ouvrir son cœur

Terrasser les verrous de la peur

Faire céder les barrières qui nous limitent

Laisser venir les mots en bribes

Sentir la douceur du printemps

apprivoiser le temps

Respirer la LIBERTE et la PARTAGER.

 

Poésie pour un atelier de Centre social

 

m595159

 

Mon doudou si doux
Était bien trop mou
Mais j’étais si fou
De ses câlinous.
      
Mon matou si roux
Était bien casse-cou
Pour chercher des poux
Aux rats dans leurs trous.
 
Mon Loulou hindou
Était bien jaloux
Car tous mes tatoos
S’appelaient Milou.

Le sommeil

cliquez sur le livret: LE SOMMEIL

Livret sur le sommeil réalisé d’après les propos des participants d’un atelier d’écriture pour personnes âgées en 2013.

Le travail à la ferme

« Outre le battage du blé, le chargement du fumier restait une corvée récurrente pénible. En ce temps-là, nous étions chaussés de sabots de bois. Pour éviter que le bois ne se fende sous nos efforts physiques, nous prenions la précaution de « piéter » les sabots. Il s’agissait d’entourer le sabot d’un petit arceau de cuir ou de fer que l’on nommait « piet » (nom patois issu des mots de piétaille ou piétinement, eux-mêmes issus du latin peditare, aller à pied ? ). Il était fixé sur les côtés du sabot avec deux petites pointes.

Plus tard, les bottes en caoutchouc léger constituèrent une amélioration. Quoique le progrès trouve rapidement sa limite par temps chaud, quand les effluves du fumier rejoignaient celles de nos bottes pour un bouquet olfactif qui n’était plus du tout printanier !

 A cette époque-là, l’agriculture locale n’était pas motorisée et nous ne disposions pas de tracteur. Un cheval et deux bœufs tiraient la charrue pour le labour. Nous continuâmes par la suite avec deux chevaux après nous être séparés des bœufs, jusqu’à l’acquisition de notre premier tracteur dix ans plus tard. C’était en 1959 et cette motorisation agricole a alors marqué un tournant dans notre vie rurale en nous facilitant le travail quotidien ! Mon premier tracteur fut un D22, modèle Diesel de chez Renault.

 Avant 1940, les céréales étaient ramassées à la lieuse, qui coupait les épis et les mettait en gerbes automatiquement ficelées.  Avant le passage de la lieuse, le pourtour du champ devait être fauché manuellement, afin que le passage des trois chevaux qui tiraient la lieuse soit dégagé, évitant ainsi de saccager les épis de la lisière.

Le blé était quant à lui transporté sur une aire appropriée et le battage manuel des épis constituait une tâche physique éprouvante. Sur l’aire affectée au battage, nous « bousions » le sol. Il s’agissait d’étaler de la bouse qui séchait sur place pour constituer un tapis sur lequel nous battions le blé chaud et sec avec un rouleau de granit, tiré par les chevaux ou les bœufs. Le passage du rouleau était répété plusieurs fois, à raison de deux battages par jour. Les épis étaient retournés entre chaque passage pour que le rouleau extraie le maximum de grains de blé. Nous étalions ainsi le blé le matin, pour rouler la masse de granit l’après-midi sous le soleil. Il convenait de passer le rouleau doucement pour prendre le temps que les grains sortent de l’épi, la chaleur du soleil travaillait pour nous en aidant les grains à s’extraire. »

 

Mon apprentissage de couturière

« J’apportais du tissu à la Maison Calas, une maison de boutons et de ceintures nantaise. Là-bas, ils habillaient les formes avec le tissu, aux dimensions souhaitées pour du sur-mesure de luxe.

 J’allais chercher le fil chez un fournisseur : fil de soie pour les gants de cuir de mademoiselle Montagne, ma patronne, fils de nylon, de coton. J’avais développé ma vision de l’accord des couleurs, sauf pour le noir et le marine foncé, que je ne suis jamais parvenue à distinguer.

 Je faisais tout le repassage du linge de la maison de ma  patronne, mademoiselle Montagne, avec deux fers à gaz qui nécessitaient un savoir-faire particulier et délicat. Les mouchoirs devaient être amidonnés, ni trop ni trop peu. De ce temps-là, j’ai conservé une exigence pour le soin de mon linge. »

Souvenirs d’un parent

« Certains pourront considérer et signifier que ces souvenirs sont partiels, déformés, édulcorés, magnifiés ou tant d’autres considérations  personnelles. Cette question ne présente au fond qu’un intérêt limité. Je vous parle de ma mère. Je suis sa fille cadette. Aujourd’hui comme hier. Et cet amour filial, je choisis de le renouveler, de l’exprimer, de le lui dire, mais plus encore de le lui offrir. »
 
 ******
 « Je me rappelle des marchés de Barbâtre, Noirmoutier et de tous ceux de l’île que nous découvrions. Les couleurs, les odeurs, l’atmosphère particulière estivale et animée, nous enchantaient les sens et allégeaient nos esprits. Nous ne manquions pas d’acheter le gros sel et ces petites pommes de terre réputées pour leur goût délicat et particulier, dont nous faisions un festin avec du beurre salé. J’ai d’ailleurs toujours gardé cette habitude culinaire de Maman de cuisiner au beurre salé.
 Nous aimions nous promener à pied dans les dunes et les forêts de pins à Barbâtre, en partant de la maison. Nous nous arrêtions quand Maman était lasse de marcher et nous rebroussions chemin. Elle avait déjà soixante-dix ans et connaissait des difficultés de déplacement, après deux opérations successives de prothèses de hanches. »
 

La réquisition

J’étais âgé de vingt ans, et je travaillais avec mon père à la ferme de M., dans le bourg de Treize-Vents. Je devais partir le 06 août 1942 pour servir de main d’œuvre au bénéfice de l’économie ennemie.

 Le garde champêtre de la commune, un collaborateur avéré, m’a apporté à la ferme, la feuille de réquisition. Celle-ci portait convocation pour une remise de bons, à la gare de La Roche-sur-Yon, utilisables pour se procurer une paire de brodequins et mille francs, destinés au transport ferroviaire vers l’Allemagne, et aux frais annexes du voyage.

 Je suis parti à bicyclette de Treize-Vents, accompagné de deux amis de la classe 1942.

Louis, treize-ventais d’origine, se gageait comme ouvrier agricole dans la ferme du lieu-dit A., sise sur la commune de Saint-Laurent-sur-Sèvre, en direction de La Verrie. Louis s’était marié avec une fille de Treize-Vents, et nous nous étions liés d’amitié.

Pierre se louait dans la ferme de V., sur la commune de Treize-Vents. Je ne connaissais pas Pierre avant cette convocation à la gare de La Roche-sur-Yon, et les cinquante kilomètres à vélo, partagés à grands coups de pédaliers pour nous y rendre.

 A la gare, nous avons rencontré des amis de notre âge, originaires de la commune du Boupère. C’était midi. Leur train aurait dû partir dès le matin, mais ils étaient toujours là, livrés à eux-mêmes dans l’indifférence manifeste des soldats allemands. Les officiers ne semblaient pas faire preuve d’une organisation rigoureuse, ou ne disposaient pas de consignes claires à appliquer.

 Je pris la parole à l’attention de mes camarades du Boupère :

« - Personne ne s’occupe donc de vous ? Vous ne seriez pas mieux de retourner dans vos fermes ? » rajoutai-je l’esprit frondeur. En réalité, l’idée avait jailli spontanément, immédiatement suivie de l’interrogation orale, sans préméditation de ma part de ce que pourraient être leurs réactions.

 « - Tu es fou ! Tu ne te rends pas compte ? On subirait des représailles ! »

Notre vie en Afrique

11 mars 2004. 17 heures.

 « - Maman ? »

Le chauffeur Mamadou vient de déposer Arthur à la maison, après sa journée d’école. Mamadou est un homme respectueux et Arthur apprécie sa gentillesse. A six ans, il est déjà habitué à ne pas m’attendre à la sortie de l’école, sachant que Mamadou sera à la grille avec la Mercedes. Ses camarades, tous enfants d’expatriés, connaissent le même traitement qu’ils ont intégré comme étant naturel. Le trajet retour ne dure que quinze minutes et je serai là à son retour, en prise avec mes pinceaux et mes huiles.

« - Oui je suis à l’atelier chéri. Viens vite me voir. »

J’entends les petits pas trop rapides dans l’escalier et le bolide apparaît.

« – Oh ! Tu mets plein de jolies fleurs dans ton tableau ! Ce sont des fleurs de France ?

- Oui Arthur, elles s’appellent des pivoines roses. Ta matinée s’est bien passée ?

- Oui Man, mais à la récré j’ai perdu en jouant avec Peter et il m’a gagné quatre osselets, trois d’os et un de corne, que j’aimais bien.

- Ce n’est pas grave mon chaton. Papa ne va pas tarder à arriver pour déjeuner.»

 Nous avions l’habitude de passer le début d’après-midi à nous prélasser sur la terrasse. Les rythmes africains étaient si différents de la pression occidentale, que nous savourions ces temps de repos ou de dialogue partagés en famille.

 

Références:
  • Mission d'Ecrivain public pour le Pôle social de la VILLE de CHOLET
  • Auteur d'ouvrages institutionnels et privés
  • Animatrice d'ateliers d'écriture "Transmission et partage" en EHPAD